Chanson de Rien

Quand j’t’entends rire,
Petite étoile,
J’aspire au pire
Derrière le voile
De la débauche…

La roulette russe
C’est pour les dingues
Stradivarius
En mal de flingue
Quand tu t’la joues
Sur mon trottoir…

J’noie tes caprices
Et ta cirrhose
Comme un calice
A fleur de prose…
Ou sont les larmes
Et le vacarme
Des jours sans peine ?...

Quand j’t’entends rire,
Petite étoile,
J’aspire au pire
Derrière le voile
De la débauche…

La vérité derrière le voile,
C’est que le masque
Sous la toile
Veut t’asphyxier……

Le venin coule dans tes veines,
T’as passé l’âge de jouer aux reines
Sur les gradins mélancoliques
De la pitié…

Regarde en face l’ennemi,
Qui te poignarde dans le dos
Sens la nature qui déglutit
L’ivresse de ses blancs manteaux,
Et brode sous le gris du vent
Le noir de tes jours
Sous les capelines du temps…

J’aime la beauté de tes yeux
Quand ils me disent qu’un Adieu
N’a pour limite
Que la mort
Que tu t’es fixée…

Quand j’t’entends rire,
Petite étoile,
J’aspire au pire
Derrière le voile
De la débauche,
Et ça fait mal
Quand tu ris plus…

J’ai plus le temps de m’arrêter
Sur le pavé des bas quartiers,
Pour quelques billes
Quelques dollars
Lâchement gagnés…

J’voudrais te prendre dans mes bras,
Te glisser quelques mots si bas
Qu’ils frôleraient une étincelle
A vol d’oiseau…

Ma vérité, petite étoile,
Se trouve au cœur de ton dédale,
Les mots sont parfois des couteaux
Et quand tu t’plantes sur un mot
Tu perds de ta fragilité
Pour quelques grammes
De dignité…

Ce sont parfois les cris d’amour
Qui nous sauvent de la méfiance,
Faut-il encore y croire
Pour s’y confondre
Sans armure

Toi mon étoile…
Toi mon silence…