Eau de lune

1 juillet 2007

A présent il est temps de fuir nos souvenirs,
De veiller à ce jour qui les verra s'enfuir,
Il est temps pour toujours de brûler ce désir,
Qui me ramène à toi, mon plus beau souvenir

Dans le noir du corail, j'étouffais l'indécence,
Abreuvais mes entrailles de ce noir silence,
Et sous ce ciel de glace, épris de liberté
J'aurais forgé la grâce à nos amours fanées

Et la nuit transportait sur son chariot d'acier,
L'agonie de sa mort à cet écrin de lune,
Condamnant à jamais le noble guerrier,
A l'éternelle gloire de sa triste rancune

Sur des toiles profondes, je peindrai l'escale,
De la quête du Graal et ses mortes facondes,
La colline audacieuse en voile transparent
Foulera, gracieuse, le temps des amants

Quelques gouttes de vie et des perles de terre
Pour des miettes d'envie déchirées de mépris,
Ce mépris qui s'accorde à ronger les colères,
Du chemin de l'ennui aux confins des lumières

Des fenêtres de cendre bordées d'indicible
Voileront le néant de nos cours tuméfiées,
J'avais rêvé pour vous d'un sourire impassible,
Mais vous n'aviez hélas aucune humilité

Et sous les particules d'un électron libre
J'ai ressenti l'envers comme un électrochoc,
Ecorché les rivières d'une âme qui vibre,
Epousé les chandelles d'une triste époque

Les saisons trébuchantes noieront la mémoire
De la raison de l'être face à son miroir,
Les ricochets s'envolent et perdent la raison,
Face aux ondes frivoles d'un cœur sans raison

Je n'avais point de gants au cœur de l'anathème,
Votre visage était celui de la bohème,
Son rire était un pas de plus vers la souffrance,
Que je gardais au creux de ma sombre ignorance

J'ai porté vos chagrins comme on porte le ciel,
N'espérant jamais rien en retour mon Amour,
La vie est un chemin bordé de sacrifices,
Qui renie son destin au bord du précipice