Jardin d'Hiver

J'en ai passé des nuits, et des nuits à chialer,
A veiller ce p'tit corps, ce p'tit corps tout fané,
Et j'ai prié le ciel, et ton indifférence,
Cendres d'un triste appel, j'ai brûlé nos silences...

Et ce jour là vois tu, j'aurais tout déchiré,
Le ciel et les montagnes, peu m'importait la mort,
J'aurais brisé les vagues de l'éternité,
Noyé de cet effluve au souffle de ton corps

Ô mon amour perdu, éperdu de douleur,
Vendez mon âme au diable, et le diable au galop
Prendra mon cœur en peine, appeiné de l'amour
Que je portais en toi, toi mon amour d'un jour...

L'hiver s'est épanché sur des sarments d'ébène,
Etouffé sa rancoeur aux rameaux de la haine...
Offre moi cette étoile oubliée de la nuit...
Qu'on me montre un chemin ,et la voie de l'oubli...

Plus jamais les volcans ne fuiront les ruisseaux,
J'ai gravé ta mémoire à l'encre des roseaux,
Tu étais l'hirondelle qui pleure au printemps,
Apprivoisant les roses en emportant le vent...

J'en ai passé des nuits, et des nuits à chialer...
J'ai torturé mon cœur et mon âme a saigné
Cette fragile écorce que j'ai tant aimé...
Je l'ai prise de force, et regardé brûler...

Jamais je n'écrirai sous le poids de ta foi,
Je fuis l'automne errant et les éclats du ciel,
J'ai perdu la promesse qui rongeait en moi
La triste poétesse que tu n'étais pas,
Au-delà du miroir qui te reste essentiel...

Tu renfermes sous tes paupières
L'espoir terni de tes chimères,
Toi seule aurais pu renoncer
A cet avenir au passé…

Parfois l'espoir… quand il s'épuise…
Enorgueillit …ce qu'il méprise…
Le glas suspend… ton désespoir…
Nourris l'absinthe…elle te tuera…