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Jardin_du_Monde
3 juillet 2007

Il pleut sur l'ombre...

chutes_de_la_tine_de_conflens

On ne crée pas le temps.

On l’assassine…

Sur le chemin du retour, j’ai regardé le ciel…

Je crois bien que j’ai rêvé…

Je suis rentrée, sans fard, sans regrets…

Le vent en poches…

Mon sac était léger comme le vent…

Et les arbres pleuraient…

J’ai ouvert le tiroir de mes souvenirs dans un coin de ma mémoire…

J’y ai rangé nos clichés…Noir et blancs…

J’aurais pu y mettre de l’ordre…

Mais j’aime trop notre désordre pour me résoudre à les figer …

Quelques polaroïds…

Qui n’ont de vide que le poids de nos différences…

Quelques fragrances…

Comme un parfum de vacances…

J’ai oublié le sablier de nos alcôves…

Et le regard des passants que nous avons croisés, ensemble…

Je tremble…

De mourir comme un souvenir…

En écoutant Barbara...

J’ai retrouvé ma maison…

Mes vieux cartons…

Mes roses…

A peine écloses…

Ma cendre de prose…

Le vieux sofa…

Mes draps de soie…

Et cette vieille lampe du siècle dernier…

J’ai accroché sur les murs blancs

Quelques cartes postales…

Cheveux au vent,

Tambour battant

Décrépitude

Ou solitude

En faux semblant,

Depuis,

Je noie le temps…

De fatrasies

En parabole

Je peins la nuit

Qui dégringole…

Je fuis le jour     doctors_come_at_dawn_2006

Comme la peste

J’écris l’amour

Et ses vieux restes…

Mes droits d’auteur

Ont la saveur

Du vent qui hurle…

Je tourne en rond

Sur les remparts

De nos saisons

Sans nulle part

Ou m’accrocher…

Et je rempile

Mes vieux papiers

Pour quelques notes

Déglinguées

Qui n’ont de son

Que la prison

Que j’ai bâtie

Sur l’édifice

De notre ennui…

On ne crée pas le temps.

On l’assassine…

Je m’en retourne tricoter de vieux mots…

Ils me tiennent chaud…

Même si je sais qu’au fond de moi

J’aurai toujours

Un peu froid…

Mes lettres récurrentes

S’imprègnent de l’absente

Qui dort au fond de moi…

J’éteins la lumière…

consumed_landscape_2006

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Commentaires
N
Ce poème... j'adore... dans le fouilli de certains tiroirs trainent quelques langueurs qui ressemblent aux étranges placards dans lesquels l'enfant range ses monstres et ses peurs. En regardant le ciel dans l'eau, vers les arbres volent les poissons qui jouent avec les oiseaux et apprennent de si jolies chansons.
D
La lumière, elle se porte bien sur le bout de tes ailes.... elle s´accroche à la blondeur de tes cheveux et je la vois aussi au fond de tes yeux... La lumière, c´est la soeur de l´obscurité, elles ne peuvent vivre l´une sans l´autre... Une bise sur chacun de tes mots, de tes maux...
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