Il pleut sur l'ombre...
On ne crée pas le temps.
On l’assassine…
Sur le chemin du retour, j’ai regardé le ciel…
Je crois bien que j’ai rêvé…
Je suis rentrée, sans fard, sans regrets…
Le vent en poches…
Mon sac était léger comme le vent…
Et les arbres pleuraient…
J’ai ouvert le tiroir de mes souvenirs dans un coin de ma mémoire…
J’y ai rangé nos clichés…Noir et blancs…
J’aurais pu y mettre de l’ordre…
Mais j’aime trop notre désordre pour me résoudre à les figer …
Quelques polaroïds…
Qui n’ont de vide que le poids de nos différences…
Quelques fragrances…
Comme un parfum de vacances…
J’ai oublié le sablier de nos alcôves…
Et le regard des passants que nous avons croisés, ensemble…
Je tremble…
De mourir comme un souvenir…
En écoutant Barbara...
J’ai retrouvé ma maison…
Mes vieux cartons…
Mes roses…
A peine écloses…
Ma cendre de prose…
Le vieux sofa…
Mes draps de soie…
Et cette vieille lampe du siècle dernier…
J’ai accroché sur les murs blancs
Quelques cartes postales…
Cheveux au vent,
Tambour battant
Décrépitude
Ou solitude
En faux semblant,
Depuis,
Je noie le temps…
De fatrasies
En parabole
Je peins la nuit
Qui dégringole…
Comme la peste
J’écris l’amour
Et ses vieux restes…
Mes droits d’auteur
Ont la saveur
Du vent qui hurle…
Je tourne en rond
Sur les remparts
De nos saisons
Sans nulle part
Ou m’accrocher…
Et je rempile
Mes vieux papiers
Pour quelques notes
Déglinguées
Qui n’ont de son
Que la prison
Que j’ai bâtie
Sur l’édifice
De notre ennui…
On ne crée pas le temps.
On l’assassine…
Je m’en retourne tricoter de vieux mots…
Ils me tiennent chaud…
Même si je sais qu’au fond de moi
J’aurai toujours
Un peu froid…
Mes lettres récurrentes
S’imprègnent de l’absente
Qui dort au fond de moi…
J’éteins la lumière…